• Corrections

     

    Le temps sur l'amour morte, c'est comme
    une gomme
    à encre
    sur une page à l'écriture défaite

    Une ombre y persiste comme
    un fantôme
    une ancre
    une créance jalouse, une dette

    Qui exige l'effacement comme
    un lymphome
    un chancre
    sur le pont radoubé d'une vie proprette

    S'en alléger, c'est faire comme
    un môme
    un cancre
    c'est jeter la feuille  à l'oubliette

    Et rêver buissonnier, tout comme
    dans un somme
    qu'on échancre
    pour y respirer, enfin, des violettes.

     

     

     

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    Des lattes anthracite

     

    Barrent l'horizon.

     

    Un tagueur insolite

     

    Décore sans façon

     

    Ces planches décrépites

     

    D'orange et de vermillon,

     

    Y souffle des pépites

     

    De jaune citron,

     

    Les raye de stalagmites

     

    Rouges démon.

     

    Il signe une aurore inédite

     

    Sur le vert céladon

     

    De la rivière qui s'invite

     

    A l'explosion

     

    D'un soleil illicite

     

    Sur cette toile en fusion.

     


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    Goûter d'octobre

     

    Un fruit oublié

     

    Des tempêtes et des ondées

     

    M'attendait

     

    Sur la branche d'un vieux pommier

     

    Dans un verger

     

    Déserté

     

    Son goût suret

     

    De cidre jeunet

     

    Laisse sur ma langue les secrets

     

    D'un octobre pudique et discret.

     

     

     

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  • Instantanés d'octobre

     

    Une araignée pelote son fil

    Autour d'un chardon décharné

    Et lui fait un profil

    D'esquif élancé.

     

    Elles sont mille

    Dans les prés

    Qui faufilent

    Ces gréements improvisés.

     

    Aux aubes sobres,

    Les matins mouillés

    D'octobre

    Les piquent de rosée

     

    Les ors d'un soleil

    Qui vrille sa lumière

    Pointillent de vermeil

    Ces vaisseaux éphémères

     

    Et si l'on sait le voir

    L'océan vert s'anime

    Ondulant les miroirs

    D'une armada sublime.

     

     

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    Caprice d'octobre

     

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    Frileux, le ciel geignard sur tout chiale sa honte
    Sur  l'horizon blafard de nuances fanées.
    Et la brume barbare lui demande des comptes
    Sur ces débris épars de lumières brisées.

    Il réclame pardon, voudrait que l'on efface
    Du gris-bleu de son front, cette ardoise infamante
    En fleurs de contrition il recherche des traces,
    Sur sa peau en chiffon, de miettes survivantes.

    Mais l'été moribond a déserté la place...
    Piteux, le ciel félon pleure sa déchéance
    Du grand Dieu des saisons, il espère une grâce,
    Une réparation, un reste de clémence.

    Le Divin magnanime consent à la patience,
    Refuse la déprime, écarte les menaces.
    Du ciel pusillanime, il secoue l'inconstance
    D'une botte sublime, il congédie la crasse.

    Au cœur du gris chagrin, sème l'or et le roux,
    Reprise en bleu de lin le beige des nuages,
    Essuie du front mutin, les cendres du courroux,
    Habille le matin d'octobre doux et sage.

    Heureux, le ciel bavard, à la forêt raconte
    De l'horizon cafard, la faute pardonnée.
    Il oublie, babillard, le masque de la honte,
    Eparpille au hasard ses postillons dorés.

    Le ciel est ainsi fait qu'il peut en un instant,
    Pleur et rire enlacer, comme fait un enfant,
    Au pardon accordé, au bonheur qu'on lui rend,
    Au tourment effacé par un père indulgent.


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