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Par Fuguerrante le 1 Mai 2011 à 10:24
Une araignée zélée
De la lune est tombée
Malicieuse a tiré
Un fil de soie léger
Autour des mats serrés
Longtemps, elle a tourné
L'un d'abord, l'autre après,
Au suivant revenait,
Tombait et remontait
Tissait, tissait, tissait...
Mélangeait, emmêlait
Dans sa toile éthérée
Tissus et bois dressés.
Et puis est remontée
Sur sa lune observer
Au tout matin frisquet
Les embruns de rosée
Sur sa toile accrochés
Grééments endiamantés
Par un soleil discret
Qui laissent bouche bée
Les marins stupéfaits...
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Par Fuguerrante le 7 Avril 2011 à 10:07
Abîmes intimes
Sublimes,
Abysses propices
Délices
Sombrer.... Sombrer enfin sans rien maudire
Dans la douce torpeur des langueurs infinies.
Ne plus lutter, laisser le vent filer au métier de l'oubli
La trame de ses vies, passées, présentes, à venir.
Le laisser pénétrer profondément et se fondre avec lui
Et ne plus distinguer qui est moi, qui est lui....
Oublier juste un peu,
Juste un peu
Dans une harmonie violence,
Attendue, dissolue....
Voler sa délivrance
Au plus profond du temps suspendu...
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Par Fuguerrante le 23 Janvier 2011 à 20:42
Elle a jeté sa plume, a déchiré sa feuille
Une trace d'encre violette est tombée de son œil.
Elle veut d'un seul coup faire s'ombrer le soleil
S'engloutir au profond d'un puits bleu de sommeil,
Ne désirer plus rien, ne plus avoir envie,
Abandonner sa griffe aux « avant » de sa vie.
S'enfoncer en vainqueur dans l'oubli d'une brume
Pour y noyer, sourire, les plis vains d'amertume...
Légère, légère.
Sacrifier la colère
Au bonheur de voler
Elle a ouvert ses poings, a libéré ses pieds
S'élevant hors les mots qui salissent la mousse
Traquant la folie dure dans une euphorie douce.
Elle a jeté sa plume... déchiré une feuille
Laissé en au-revoir du violet sur le seuil
S'est appuyée au vent sans l'once d'un regret
Pour s'emplir de la grâce d'un espace muet.
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Par Fuguerrante le 16 Décembre 2010 à 13:37Paroi
Accrochée
Pour survivre
A la paroi de l’espoir,
Les doigts dans la fissure
Glissés
Au creux du givre
Pour continuer à croire,
Ignorer les morsures.
Un pied
Qui s équilibre
En fragile à valoir
D’un répit qu’on murmure.
Goûter
En but qui délivre
L’éphémère dérisoire
D’une prise plus sûre.
Monter
Un pied,
L’autre pied,
Grimper.
Une main au rocher
Et l’autre pour chercher.
Se hisser,
Encore s’élever
En appuis répétés
En effort obstiné.
Ne jamais
Jamais
Renoncer…
Repérer le piton
Fixer le mousqueton
S'assurer...
Respirer...
Jeter la tête en arrière
Pour oublier la terre...
Ne plus voir que le ciel
Qui délave son bleu
Aux neiges éternelles
En un lavis d'adieu.
C'est loin,
Incertain,
Difficile,
Inaccessible?
Fléchir?
Choisir?
Le doux soulagement
De la renonciation,
Ou les âpres tourments
De la confrontation...
Fermer les yeux
Sur toutes les absences.
Au rocher de l’aveu
En même temps que sa chance,
Et dans le même jeu,
Accrocher sa conscience.
Le front contre la pierre
Prendre l’inspiration
En manière
De prière
Aux Dieux de l’irraison.
Goûter la solitude
Le calme revenu.
Ancrer sa certitude
Aux prises de l’absolu.
Les mains qui crochent
Le désir d’ascension
Les pieds qui trouvent
Sans une hésitation.
Monter
Encore
Se hisser
Sans plus d’efforts.
Juste un instant de paix
Un répit dans l’Immense
Où un corps se repaît
Au retour du silence.
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Par Fuguerrante le 14 Décembre 2010 à 09:54
Méchant Garçon
Il était gentil, tempêtueux mais gentil. Si gentil.
Mais un jour il vola le jouet interdit.Pendant qu'on ne regardait pas. Ne le surveillait pas.
On est si sûr de l'Autre quand on est sûr de soi.Une brèche était ouverte qu'on ne soupçonnait pas
Et par cet espace là, Méchant garçon passa.Trouva le jouet, pensa « il est pour moi »
Fût le Maitre du monde de cette vérité là.Du coup, on s'alarma de son sourire béat
Du bonheur étranger qu'il trouvait hors la loiA la raison alors, brusque, on le rappela
« Gentil garçon tu es, gentil garçon tu dois »On t'offre ces jouets tout façonnés pour toi
Et regarder ailleurs, sûr, ça ne se fait pas.Dissimulant le jouet, Méchant garçon sourit
On pouvait bien parler, il reviendrait ici.Mais le temps est pervers et la raison aussi
Sans s'en apercevoir, Méchant garçon grandit.Il resta comme un rêve d'un bonheur enfoui
L'espoir dont le « demain » entretient l'utopie.On ne pense qu'à l'enfant dans ses leçons de vie
Pour son bien qu'on est sûr de bien choisir pour lui.Quelqu'un sait-il encore pour qu'on en parle aussi,
Ce qu'il peut advenir des jouets interdits?Appartient-elle au monde d'une enfance qu'on foudroie
La trompeuse illusion d' « il était une Foi »?
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