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Par Fuguerrante le 2 Mai 2010 à 09:48Mon père disait parfois
"Viens, approche-là
Et, juste un peu, dis-moi
Ce matin, ce qu’il y a
Dans cette caboche là !
Viens un peu, je te dis
Moi, tu ne me trompes pas
Tes yeux ce sont les miens
Et l’orage que j’y lis
Je le connais très bien…
Y a pas d’eau dans tes yeux
Je sais, tu ne pleures pas
Capitaine courageux
Ma fille est un soldat…
Tu n’aimes que le sucré
Et ton menton qui tremble
C’est que ton estomac
Il n' apprécie pas
Et proteste, il me semble
Contre ce goût salé
Des larmes ravalées…
Moi, tu me trompes pas
Je vois bien ta colère
Je vois bien ton chagrin
Car toi, c’est beaucoup moi
Et si j’en suis très fier
Je connais ce chemin
Et je tremble pour toi…
Tu es si petite encore
Pas encore préparée
A ce qu’il y a dehors
A ces routes barrées
Quand tu rêves de voiles
A ces ciels tout plombés
Qui cachent tes étoiles…
Mais, je suis là encore
Dis vite à ton papa
Ce qu’il y a ce matin
Dans cette caboche là
Dis-moi où sont les torts
Et je vais de ce pas
De suite y mettre fin…
Il ne sera pas dit
Qu’au moins pour quelques temps
Je ne repousse pas loin d’ici
Ce qui t’attend demain…
Compte sur moi, mon coeur
J’aurai tous les courages
Pour remettre en douceur
Contre tous les orages
L’étincelle de joie
Dans cette caboche là…. "
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Par Fuguerrante le 29 Avril 2010 à 08:04Frileux, le ciel geignard sur tout chiale sa honte
Sur l'horizon blafard de nuances fanées
La brume barbare lui demande des comptes
Sur les débris épars des lumières brisées.
Il réclame pardon, voudrait que l'on efface
Du gris-bleu de son front, cette ardoise infamante
En fleurs de contrition il recherche des traces
Sur sa peau en chiffon, de miettes survivantes.
Mais l'été moribond a déserté la place...
Piteux, le ciel félon pleure sa déchéance
Du grand Dieu des saisons, il espère une grâce,
Une réparation pour effacer l'offense
Le Divin magnanime souflète l'indulgence,
Refuse la déprime, éclate les menaces.
Du ciel pusillanime, il secoue l'inconstance
D'une botte sublime, il congédie la crasse.
Au coeur du gris chagrin, sème l'or et le roux,
Reprise en bleu de lin le beige des nuages,
Essuie du front mutin, de l'hiver le courroux
Habille le matin d'automne doux et sage.
Heureux, le ciel bavard, à la forêt raconte
De l'horizon cafard, la faute pardonnée,
Oubliant, babillard, le masque de la honte
Eparpille au hasard ses postillons dorés.
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Par Fuguerrante le 29 Avril 2010 à 07:58Cristal trop transparent où la raison chancelle
Le verre lui apparut dans un éclat rebelle
Et ses lèvres approchant de ce petit cratère
Imposait au volcan d'avouer son mystère
La lave s’épanchait et de son flux vermeil
Embrasait les rivages flous de son sommeil
Elle sentait grésiller la torpeur irréelle
Dans chaque goutte d’or, la plus fine étincelle
Elle se vit multiple, elle s’exigeait unique
Le nectar en coulant diluait ses nuances
Et on applaudissait aux couleurs magnifiques
Elle, s’y effaçait, seule en sa transparence
Et les regards faciles n'ont gardé en mémoire
Que l'image effleurée de ce qu’ils voulaient croire.
L’esprit s’était perdu et le souffle espéré
Dans le vain désespoir, tragique, s’est noyé.
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Par Fuguerrante le 29 Avril 2010 à 06:55ELLE
Je tire un fil volage
D'un écheveau de nuages
Je le détricote
Pour faire une pelote
Je me tricote un pull
Piqueté de bulles
De cumulus
Et de nimbus
Et je ris à l'orage
Qui ravale sa rage
Qui lance ses éclairs
Menace de son tonnerre
Mais j'ai volé son charme
En dérobant ses larmes
Il veut ses nuages sacripans
Mais moi, je suis ... dedans!...
LUI
Je suis un rosier sauvage
Mes fleurs vampires
Auront raison de toi
Car pour rendre hommage
Aux parfums qui inspirent
Tu t'approcheras
Mes épines crochèteront
Ton fil maille par maille
Et tireront dessus
Et détricoteront
En coeur tout ton travail
Tu te retrouveras ... nue...
Nue
Et crue !!!
ELLE
Tandis que les épines
Méchantes et malines
Lacèrent
Mon bel habit de bal
Le voulant mettre à mal
Pervers
Mes mains cueillent joyeuses
De tes roses soyeuses
Peuchère
Un à un les pétales
Les vifs et les plus pâles
Offerts
Leur velours prend visage
De jupe et de corsage
Mystères.
LUI
Tu voudrais que je pleure
De ton arrogance
Pourtant, à la bonne heure
Je savoure ma chance
Délirant de bonheur
Je caresse en silence
De mes débris de fleurs
Ta peau rêvée qui danse
J'y mêle mon odeur
Défiant la bienséance
J'épouse avec ardeur
Sa moindre doléance
Décourage en douceur
Tout désir de vengeance...
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Par Fuguerrante le 28 Avril 2010 à 18:56Une empreinte esquissée de rousseur sur la neige
Légère, ébauche d’un sentier timide
Trace si docile aux flocons qui s’agrègent
Comme au visage du temps de douces éphélides.
Mes doigts s’y sont posés, caressant la fraicheur
Et je laissai mes paumes effleurer le satin
J’entendis tes sanglots, je tremblai de ta peur
Quand tes larmes ont coulé aux lignes de mes mains.
Dans le silence, tout, criait la solitude
Ecrin des souvenirs, la forêt désertée,
Glaçait d’orgueil impie le vent des habitudes
Prisonnière d’un sort dans un charme figé.
J’ai gouté dans mes mains le sel de ta douleur
De la brume dorée, j’ai délacé les pièges
Usant sur l’infini, d’une infinie douceur
J’ai tissé un chemin surfilé de soie grège
Et de ce fil ténu, j’ai suivi les arpèges
Les notes s’installaient, en espoir contenu
Passerelles jetées à l’oubli qui s’allège
Pour refleurir au cœur la musique perdue
De la forêt glacée, j’ai atteint la lisière
Un oiseau y chantait que je n’entendais plus
La mélodie pourtant m’était si familière
Que la folie du temps, à ce chant m’apparut.
Une licorne bleue aux sabots de diamants
Illumina la nuit d’un galop gracieux
Projetant dans le ciel à chaque mouvement
Un semis de lumière au rivage des dieux.
Une écharpe de brise égaya les ramures
Une tiédeur exquise habilla les feuillages
La lune, d’un sourire, invita les augures
Sur les secrets rêvés d’une forêt sauvage.
Tu m’avais appelée d’un lointain qui déchire
Pour goûter un répit au réel qui s’afflige
Sur le tocsin d’un temps qu’il nous faudrait fléchir
Pour reprendre le cours du voyage prodige…
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