• Enviol au vent

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    L'arbre s'est résigné au sanglot de ses feuilles
    Sur le chemin creusé dans un lavis de brume
    Une brise lui joue l'arpège qui endeuille
    Et sur ses larmes d'or griffe son amertume

    Son écorce se glace au lit de cet amant
    Avide et sans égard à ses branches tordues
    Dont la pudeur s'effare aux caresses du vent
    Insolent amoureux qui les exige nues

    A l'entrée du chemin, un homme las frissonne
    D'un pas qui s'engourdit, il marche sur l'Automne
    S'appuie au tronc de l'arbre et l'écoute gémir

    Il observe envieux, l'amour qui déraisonne
    De l'hiver violant, le glas qui carillonne
    L'avènement certain d'un printemps à venir.

     

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    Le saule est tombé

    Pas vieux

    Juste fatigué

    De ne pas boire assez.

     

    Graine de trop

    Qu'un hasard sot

    Planta trop tôt

    Trop loin de l'eau

     

    La vie l'avait tenté

    Même étranger

    Même assoiffé

    Mal gré, mal gré

     

    Infirme discret

    Réduit à la mendicité

    Du ciel seul il attendait

    Ce que la terre lui refusait

     

    Le saule est tombé sous la pluie

    De la nuit

    Je ne sais pas s'il a gémi

    S'il a crié, s'il a souri

     

    Ses branches se sont étoilées

    Autour de son corps cassé

    En un voeu trop tard exaucé

    D'une quémande à la rosée.

     

    Alors je l'ai caressé

    Ce saule aux larmes refusées

    Une caresse pour ne pas pleurer

    Sur ses haillons de dignité

     

    Un parfum d'étang est monté,

    Puissant. Image de roseaux bercés.

    D'un pêcheur doux, à la ligne oubliée

    Endormi sous le saule évadé

     

    L'arbre, de ses rameaux légers

    Caresse la joue de l'homme abrité

    Qui sourit sans se réveiller

    A la douceur de ce baiser.

     

    Le saule est tombé

    Graine de hasard, au destin révélé

    D'être un matin, sous une pluie d'été

    Le fil d'un amour messager

     




     

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  • Il flâne parfois dans les pluies d'été

    Des parfums d'anciens cartables

    De brou de noix et de crayons taillés

    De parfums de craie, improbables

     

    Il y a, parfois, au coeur d'aôut, discrets

    Ces premiers brouillons d'écoliers

    Dont l'averse en maîtresse affable

    Remplit le premier encrier!

     

    Un p'tit arpège comme un frisson

    Qui laisse les gamins, saisis

    En plein galop de leurs vacances

     

    Qu'Août bien vite, s'il est gentil

    Rend au soleil de l'insouciance

    Aux marelles des récréations!


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  • Mes yeux se sont fermés

    Sur la note vibrée

    Je me suis endormie

    Dans le flagrant du lit

    Comme pour mieux la porter

    Comme pour mieux la rêver

    Mon corps en cathédrale

    Lui ouvre ses dédales

    Vertige à résonner

    Pour ne plus raisonner
    La vibration unique

    Y déploie sa musique

    En couleur qui s’arpège

    Aux flocons de la neige

    Et pourfend la mémoire

    Enliée des grimoires

    La note prisonnière

    De l'ennui qu’elle lacère

    Désagrège les murs

    Infiltre les fissures

    Se rit des résistances

    Libère une insolence

    Grisée, grisante

    Confiante

    Glissant à mon oreille

    Un lavis de merveilles

    Zébré d' éclairs de rire

    L’horizon se délire

    Dilue toutes les chaines

    Et la note m’emmène

    Au-delà de mon rêve

    Me porte, me soulève.

     

     

     

     


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  • Noir marine en nuit que vient déchirer l'aube
    Qui entraine avec lui, noyés dans sa spirale
    Des secrets enfouis que le silence enrobe,
    En semant la mémoire de confettis d'étoiles...

    Vert marine d'eau rebelle, prisonnière de rives
    Qui veut éclabousser ce ciel en une gerbe vive
    Lui planter dans son jais des morceaux d'émeraude,
    Et nuancer le jaune d'une lune qui rôde

    Bleu marine d'un regard croisé au coin d'un rêve,
    L'île d'une pupille cerclée de récifs d'or 
    Protégée du réel dans le doux d'une trêve 
    Invitant au miracle d'une chasse au trésor...

    Aigue-marine, brisure bleue sur un fragment de verre
    Ourlant d'écume mauve les flocons d'un Noël
    Je t'offre ces couleurs en carreaux de lumières,
    Flèches inoffensives d'un nouvel arc-en-ciel.


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