• Quelquefois, je me dis que la "Providence" est une des plus jolies "choses" de la vie!

    Je n'ai pas trop la pêche, aujourd'hui, mais sachant que de bouger mes fesses constitue un excellent palliatif à mes états d'âme, je me suis décidée à le faire ce matin. En dépit d'un ciel contraire, en ce 12 juillet. Un temps d'Halloween!

    Mince, j'adore Halloween, mais à son heure, saperlipopette!

    Apprentie-jardinière, je déplore tous les matins, le constat de la déliquescence de mes tomates face à cet assaut, à contre-temps, de la bruine et autre froidure complètement inopportunes en ce début d'été!

    J'enrage! Et Un instant, je me sens solidaire de ces agriculteurs qui se lamentent, chaque année, soit d'un excès d'eau, soit de sécheresse!!! Moi, j'ai six pieds de tomates, et compte-tenu de l'attention que je leur porte, elles pourraient m'en savoir gré, quoi zut, et faire fi des caprices météorologiques! Mais non, mes tomates dépérissent et je ne peux rien y faire!

    Donc j'enrage et ça m'attriste!

    Alors, je vais prendre l'air. Bouger! Bouger mon corps pour aérer mon esprit!

    Il fait gris! Mais je m'en fous. Je suis partie pour une douzaine  de kms pour rentrer jusqu'à la maison. Ça me rafraichira l'humeur. Je me suis collé un audio-book dans les oreilles, pas trop fort pour profiter du gazouillis mouillé des zoizeaux du coin qui, eux aussi, sont pas très satisfaits de la météo locale : pas de cerises, pas de prunes, pas de fleurs.... Fait chier cet été mouillé!

    Je les écoute bavarder mais je ne rajoute pas à leurs pleurnicheries. Je suis fataliste. Ça  ira mieux demain. Peut-être. Et sinon, ben on ne va pas en mourir, hum?

    Il se met à pleuvoir! Mince, ça commence à bien faire, non?

    Et là, ce n'est plus de la bruine, ce sont des hallebardes! Bien chiantes et bien drues sur la capuche de mon K-Way léger qui n'en demandait pas tant! D'habitude,  je ne renonce pas : "Pluie du matin n'arrête pas le pèlerin". Mais là, d'un coup, j'en ai ras-le-bol des vents contraires!!!

    Je me dis : "Allez, c'est bon, ça commence à bien faire! retour à la voiture! Je rentre!

    Et je bifurque dans la forêt que j'aurais du longer pour prendre le chemin de la maison.

    La forêt. Havre de paix. Ça va me raccourcir le trajet mais quel bonheur de me retrouver sous la canopée protectrice et dans l'odeur de la terre d'été mouillée. La musique de l'eau sur les arbres aussi. J'en coupe mon audio-book pour en profiter. Je profite. C'est du baume sur mes plaies. Je me régénère peu à peu. Je sillonne les sentiers et me décide à rejoindre le point de jonction  vers la voiture dont  je n'aurais pas du me servir pour rentrer, la laissant aux copains moins vaillants.

    Je suis sur le dernier chemin avant de rejoindre le mini parking ombragé près du calvaire dédié à la Vierge apparue à  3 enfants du coin un 17 janvier 1871.

    J'y rencontre un couple avec 2 gros chiens. Gentils, les chiens. Leurs humains aussi. Je poursuis et j'arrive à une centaine de mètres de l'orée. Et là au milieu du chemin, je vois un petit lapin, un bébé. Il ne bouge pas. Moi non plus. Ca dure un moment.

    Alors, j'y vais. Je m'avance. Et le Lapinou bouge aussi, vient vers moi...

    Et là, je m'aperçois que le petit lapin, c'est un bébé, oui, mais un bébé chaton!!! Une toute petite créature innocente, balancée par des salopards au milieu d'une jungle et qui pleure sa mère au milieu des fougères sous une pluie battante.

    Le bébé n'est pas facile à attraper, il se faufile sous les fougères. J'ai peur de l'avoir perdu mais soudain, je l'entends qui pleure, qui appelle. Pauvre petite chose... Je le localise enfin et réussis à l’attraper!



    Voilà! Je l'ai ramené à la maison. Séché, débarrassé  des parasites  et des  bouloches,   nourri à l'arrache avec du lait dilué et des émincés chatons, reste de festins de son "nouveau grand frère", Gilou, qui ne lui fait pas la fête, déjà jaloux. Pourtant Gilou, je l'ai recueilli auprès de sa mère morte écrasée, il y a un an... Mais c'est pas grave, ça va le faire. Lee-Lee, ma grosse mémère, elle, l'a déjà adopté et procède à une toilette de circonstance. Bébé regrette juste de ne pouvoir téter cette grosse boule de poils. Il ne doit pas avoir plus d'un mois. Il boite fort du postérieur droit et a les yeux encrassés et larmoyants.

    Mais, ça n'a pas d'importance, je l'aime déjà.






     

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    Repu, il s'est coincé dans mon giron et cette confiance toute neuve me fait oublier toutes les méchancetés de ma vie!

    Et lui (elle?), peut-être m'aime-t-il aussi, déjà ??

    Demain, véto pour le lait maternisé et le biberon. Autant lui donner ses chances maintenant.

    C'est chouette, la Providence, non?  Mes tomates auraient pu être fabuleuses, il aurait pu faire très beau, j'aurais pu vouloir marcher jusqu'à la maison et.......... ne jamais pouvoir sauver ce petit bébé honteusement abandonné! Il serait mort demain, sans doute. Mais voilà : nous nous sommes recontrés. Trop chouette, la vie!



    C'était une belle promenade! Si c'est un garçon, je l'appellerai peut-être Moïse (sauvé des eaux!) ou Boudu, ou Fitz (héros de l'assasin royal) ou Loki. Si c'est une fille j'attends des propositions, j'aime bien Moune. Merci.


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    BONHEUR DE MAI

     

    Tous les 30 avril, Papa chaussait ses bottes, posait une cagette de bois sur le porte-bagage de sa mobylette « peugeot » bleue à gros réservoir, y ajustait un large seau métallique et partait dans la forêt de Brain.

    Bien qu'immense, il la connaissait comme sa poche et la sillonnait autant pour l'utile que l'agréable. Campagnard inconditionnel, il s'en guérissait de ses huit heures de travail quotidien d'ouvrier d'usine.

    La poche arrière de sa canadienne s'y remplissait, au fil des saisons, de châtaignes, de noix, de pommes fripées, de champignons et de ces petits « garennes » imprudents, victimes de ses collets ingénieux. Tout ce qui permettait d'améliorer l'ordinaire de la tablée de neuf qui constituait sa « petite » famille.

    Mais, le 30 avril, Papa partait... au muguet !

    Je ne me rappelle pas une seule de ces expéditions qui n'aient pas été fructueuses. Là où d'autres rentraient bredouilles, lui, pas peu fier, remplissait le seau frais !

    Quand il rentrait, tous les brins étaient alignés, bien drus, serrés délicatement les uns contre les autres, le pied trempant dans le fond de mousse humidifiée et les magnifiques clochettes tintinnabulant sans bruit.

    Il déchargeait le seau, la cagette et rangeait sa peugeot bleue. Il s'installait dans son atelier, prenait quatre petits seaux, piquait une bobine de fil dans la travailleuse de Maman, prenait son tabouret de pêche et commençait le tri.

    Un brin, deux feuilles, trois tours de fil pour les lier et rangement dans un des petits seaux aux fonds tapissés à leur tour de mousse humide.

    Dans un autre seau, trois brins, trois feuilles.

    Dans un autre, dix brins, dix feuilles.

    Dans le dernier, les brins royaux à 13 clochettes !  Plus chers mais double porte bonheur !

    Il y passait des heures mais le travail, comme tout ce qu'il faisait, était efficace et soigné et le sourire de satisfaction à la fin du labeur montrait sa fierté de la tradition respectée. Et il partait, la roulée de tabac bleu au coin des lèvres, le cœur plus léger prendre son quart de nuit à l'usine.

     

    Le lendemain, 1er mai, c'était à nous, les enfants, de jouer !

    Nos petits seaux remplis, parfaitement étiquetés de la belle écriture ronde de Papa, nous nous postions aux points névralgiques de circulation à toutes les sorties du village.

    Nous avions du succès et les prix indiqués s'amélioraient souvent de la piécette supplémentaire récompensant les sourires accrochés à nos frimousses ravies.

     

    Tous les 30 avril, je vais en forêt et j'y vois toujours Papa

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  • Je n'ai pas été très assidue, pourtant c'est important de noter les choses.

    Alors je vais faire un résumé en gardant en mémoire un très beau printemps puisque dès le début du confinement et au delà de sa fin, nous avons vraiment pu profiter du jardin. Nous avons même monté la tente et Lou pouvait se servir de l'ordinateur


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  • Je crois qu'en ces temps de galère, il devient encore plus difficile d'apprécier "LE" petit moment de paisibilité parfaite!
    Déjà que les grognons pathologiques n'ont pas besoin de prétexte pour éructer des grincements pour tout et pour rien (souvent d'ailleurs pour rien!), les contraintes du temps présent leur fournissent des aubaines sur lesquelles leurs postillons acides font s'épanouir les pires florilèges de conneries à longueur de journées confinées!

    Moi, j'dis ça... En fait, quand j'allume la télé, je ne mets pas le son. Les seuls bandeaux déroulants en bas de l'écran me suffisent. J'essaie de "choper" l'info quotidienne officielle dans le merdier puis je me barre profiter des pâquerettes jolies de l'ailleurs gazouillant et zonzonnant de ce printemps magnifique!

    Et j'en profite! Mes semailles prospèrent et mes fleurettes explosent leurs couleurs parfumées aux quatre coins de mon jardinet sous le soleil très présent depuis le début de l'emprisonnement forcé. J'ai déjà dit, je sais que je suis privilégiée mais je me connais assez pour savoir que même dans des conditions moins bonnes, je chercherais la petite lumière sous les cendres pour éclairer mon chemin et regarder au loin sans avoir besoin de faire chier le monde.

    Breeeeeeeeeef !!! :D

    Aujourd'hui, même douce chaleur dès le début de la matinée et après avoir "bouiné" dans ma cuisine et au jardin, j'ai chaussé mes baskets et me suis lancée dans ma campagne embaumée pour mon heure quotidienne d'exercice trottineur. C'est la noria des "crac-pneus" dans les champs alentours et le monde paysan me salue (de loin) à grands renforts de sourires déjà bronzés et de gestes de main sympatoches.

    Il est déjà début d'après-midi quand je rentre et Lou est déjà installée sous le parasol pour bosser sur son ordi et j'installe mon transat pour replonger dans des bouquins oubliés que je redécouvre avec un plaisir répété depuis le début du "restez chez vous". Un livre de poche tous les deux jours en moyenne, faut que ma bibliothèque assume...

    Lou me prévient que nous avons un risque de 90% de pluie dans l'heure et qu'il serait sage de déjà rapatrier sa table près de l'igloo préventivement monté pour ces risques d'ondée intempestive. Le ciel lui donne raison en s'habillant de gris plombé dans la demie-heure qui suit et les premiers jurons de Jupiter viennent semer une cacophonie jubilatoire chez les gazouilleux de tous ramages qui lui retournent leur façon de penser sur ses écarts de lang(or)age, espèce de malpoliche.

    Ca a encore demandé une demie heure pour que les premières grosses gouttes ne s'affalent sur le gazon et les plates-bandes reconnaissantes. Lou est rentrée au sec et moi, j'ai rentré le transat dans la tente, enfilé une doudoune sur le short et débardeur et j'ai ... res-pi-ré...!!!
    Quel grand bonheur! Depuis toute petite, j'adore la pluie sous toutes ses formes. Bon, j'habite en Anjou, je n'ai jamais eu à affronter les excès climatiques ni dans un sens ni dans un autre. La douceur angevine chantée par Joachim est une réalité. Alors, de la pluie, je n'ai connu que les chansons bluettes, les douces percussions des giboulées printanières et les caprices orageux d'étés trop chauds.
    Oui, en gros, à quelques exceptions près, je n'ai vécu la pluie que comme une caresse vitale, musicale et profondément apaisante.

    Alors, là, dans mon jardinet fleuri, emmitouflée dans mon abri, au milieu des éclairs sous le gris, des plics gentils et des plocs polis... j'ai benoitement souri!
    Quelle paix, quelle plénitude, quelle simple... vérité?
    En fait, je ne suis pas à la hauteur pour la description de la magie de ce présent présent. Alors, je l'ai respiré. Profondément consciente, délicieusement absente, hors du temps des autres, ancrée dans le murmure soyeux d'un espace différent.

    Orage...


     

    Orage...

     

    Orage...


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  • C'est du pointillé, hum?

     

    Sur la fin février, j'ai fini de bâcher ma serre (toute seule! youpi!)

    Le 12 mars, j'ai planté mes premières pétotes et salades et oagnons

    Le 17, le monde extérieur s'est figé sur un scénario de mauvais film de terreur mais pour que nous le supportions ensemble, par bonheur, Lou est arrivée! Depuis puzzles, lectures, jardinage et péros...

    Le 2 avril première rondelle

    Le 7 : plantage salades, oignons, pétotes, concombres, pumpkins, courgettes

    Le 8 ; dégustation première salade du jardin.

    Le 10 coucou pour Lou, pour moi le 11

     

     

     


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