• Rêvissimoque

    Elle regarda la porte qui se refermait au loin. Le rayon de lumière qu'elle autorisait encore -pour combien de temps?- tremblait en s'accrochant au mirage de poussière si fragilement visible. 

    Elle s'efforça de ne plus regarder dans cette direction. Si elle voulait essayer de s'en sortir, il fallait que ses yeux se soient exercés à l'obscurité avant qu'elle ne lui soit imposée. Et cette sortie là, toute lumineuse qu'elle lui apparût encore, tellement attractive, elle se devait désormais d'essayer de l'ignorer. 

    Les éboulis bloquaient définivement le passage, au-delà de cette porte, pour elle, elle le savait. Les planches frémissaient encore, quelquefois, au souffle venu de là-bas et la fraîcheur se frayait encore de minuscules passages malgré les rochers implacables mais, l'espoir d'une évasion de ce côté était vain et l'entretenir ne serait que mensonge morbide, une sorte d'invitation au suicide différé mais inexorable. 

    Elle s'était bien battue, pourtant, tant qu'elle y avait cru, tant elle y avait cru, à la possibilité de continuer, même par là. A la certitude de ne pas s'être trompée sur les révélations inattendues de l'existence du trésor et de l'évidence tracée d'un chemin à suivre. 

    Depuis quand était-elle seule?

    Il y avait eu une Révélation, lui semblait-il... Une autre présence.
    Et la route s'était ouverte, évidente, désormais tracée...  Comme si, ce monde perdu ailleurs, n'avait pu se matérialiser ici, que par cette collision improbable. 

    Premiers habitants d'un territoire vierge, ils y avaient planté dans le vertige solide d'une insouciance enfantine, les pavillons colorés de l'appropriation insolente et incontestable. 

    Et ils étaient arrivés à la montagne... 

    Lequel avait généré cet obstacle dans le décor... Diffus, encore, certes, mais visible? Incongru, déplacé, importun. 

    Ils étaient revenus sur la terre des Autres. La trouvant moins hospitalière, concrêtement hostile, jalouse. Mais ils avaient continué à avancer. Moins sûrs, plus hésitants, moins... seuls...

    Et ils étaient entrés sous la montagne, sentant son poids oppresser leur légèreté...

    Puis, elle était restée seule. Avait laissé, confiante, la lumière s'éloigner.

    Elle reviendrait, elle le savait. Les mains qui l'emmenait étaient aussi sûres que les siennes...

    ...

    Elle se réveilla au matin d'une nuit qui semblait avoir duré des années. Elle sourit. Encore un rêve, à la mords-moi-l'imagination. De l'or sur des nuages, la rencontre des dieux (ça c'était chouette!; ça, faudrait qu'elle se rappelle, elle pourrait en faire un conte, un jour)

    Elle s'ébroua! Comment pouvait-on, à ce point, s'éloigner des réalités. Crédule, funambule magiscule!

    RIDICULE!

     

     

     

     

     

     

     

     

     


     

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  • Commentaires

    1
    Fuguerrante Profil de Fuguerrante
    Vendredi 30 Septembre 2011 à 08:33
    1
    Mercredi 28 Septembre à 20:04 Supprimer le commentaire
     

    J'aime bien la fin...

     

    Moi, c'est le début que je préfère. Mais, je suis d'accord : quand le rêve commence à s'empêtrer dans son histoire, c'est qu'il est temps de se réveiller! Et si c'est avec le sourire, c'est bien!

     

    .........................

    2
    malbeu
    Hier à 19:13 Supprimer le commentaire

    heureusement qu'il y a les reves qu'ils soient tristes ou gais celà me permet de revoir mes chers disparus qui ne le sont plus durant ces quelques heures , je me réveille heureuse tout celà pour dire à absolute que je me nourry des rèves

     

    Nourry, Nourry sont???

    T"as raison! J'ose même pas imaginer l'ennui et le sentiment de temps perdu de nuits sans rêves...

    2
    malbeu
    Vendredi 30 Septembre 2011 à 14:37

    et celà pour le peu que tu te souviennes de ces reves .Peut etre que quelque chose quelqu'un fera que tu te souviendra l'avoir vu quelque part

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